Souvenirs d'un néo-jardinier...
Il y a 7 ans, nous découvrions les joies du potager bio. Aujourd'hui, nous ne rougissons plus devant notre modeste production de fruits et légumes. Retour sur notre expérience de néo-jardinier, en lien avec la préservation de la biodiversité.
Dès notre arrivée dans notre nouvelle maison, un potager sans prétention est démarré. Nous sommes en 2013. Chaque année agrandit et plus productif, il atteindra en 2019 une taille (définitive?) de 50m2, réduisant d'autant la surface de la pelouse stérile.
Cultiver des légumes était une nouveauté. Et à dire vrai, malgré des études en biologie, nous partions de loin tous les deux... Je pensais que le kiwi était un fruit exotique produit dans nos territoires d'outre-mer. Je n'aurai jamais cru que les spaghettis pouvaient être une variété de courge et le butternut, avec un nom pareil, ne pouvait être qu'un dérivé d'un beurre de cacahuète ! J'étais incapable d'affirmer si une graine d’échalote donnait une échalote ou un bouquet d'échalotes. Une vraie bille... Je revois encore mon voisin, maraicher, m'annoncer que mes plants de carottes étaient en réalité des mauvaises herbes et qu'il n'est pas nécessaire de bêcher son sol avant l'hiver, surtout si c'est pour le laisser exposé au gel les mois suivants. J'avais tout faux.
La découverte du jardinage biologique (et des bienfaits du paillage sur un sol non labouré!) s'est fait au rythme d'un bon débutant. Nous avons appris au fur et à mesure de nos erreurs, et de nos lectures, les rudiments de la permaculture et autres techniques pour faire pousser des légumes sans détruire la faune et en préservant les sols. Bien entendu, le potager a montré que ces efforts n'étaient pas vain. C'est sous le paillage, par exemple, que j'ai observé pour la première fois une larve de lampyre, plus connu sous le nom de ver luisant. Sa présence est probablement à mettre en relation avec le nombre de limaces que le paillage protège, et dont le lampyre est un grand prédateur à ce stade de son cycle de vie. C'est grâce au fenouil, autre exemple, que j'ai découvert qui était le papillon machaon...
Haricots, courgettes, petits pois, fèves, tomates... Toutes les espèces cultivées au potager font apparaître chaque année une grande quantité de fleurs du printemps jusqu'à l'automne. Nectar et pollen sont ainsi offerts aux insectes butineurs qui, de plus en plus nombreux pour partager cet échange à bénéfice réciproque, pollinisent à tout va et donnent naissance à nos légumes.
Ces fleurs sont complétées par celles des nombreuses plantes aromatiques, des arbres et arbustes nourriciers que nous avons planté en nombre au fil des années. Pommier, poirier, pêcher, nectarinier, abricotier, amandier, kiwi, groseilles, cassis, myrtilles, aronie, amélanchier, goji, romarin, sauge, thym, origan.... ce sont près de 80 espèces, plus ou moins locales, qui offrent leurs saveurs et friandises sur près de 120m2.
Inspiré du concept de forêt-jardin, notre garde-manger s'étoffe et empiète lui aussi sur une surface de gazon sans grand intérêt. Aujourd'hui encore, nous plantons, choisissant de mieux en mieux les essences adaptées à notre climat, à notre sol et prenant le soin d'en réserver certaines uniquement aux oiseaux. Planter, semer : il n'y rien de mieux pour laisser la biodiversité s'exprimer.
Après 7 ans d'entrainement et de plantations, nous ne rougissons plus devant notre bilan annuel...
De 1 à 5kg/ an: betteraves, navets, artichauts, fenouil, salades, épinards, ail, échalote, raisin, fraises, groseilles, noisettes.
De 5 à 10kg/ an : haricots, fèves, petits pois, nectarines, poires.
De 10 à 15kg/ an : pommes, abricots.
De 15 à 20kg/ an : tomates, concombres, courgette, oignons.
Plus de 20kg/ an : courges, pommes de terres.
Les gourmandises : myrtilles, cassis, framboises, mûres, figues, amandes, physalis, aroni, kiwaï, caseille, goyaves du Chili et du Brésil, amélanchier, arbousier, prunes.
Les aromatiques : ciboulette, romarin, thym, menthe, basilic, coriandre, sauge, mélisse, verveine, aneth, origan, persil, oseille, estragon.
Les arbres fruitiers sont encore jeunes et leur rendement ne devrait qu'augmenter. Quant aux pieds de kiwi, ils devraient eux aussi nous réserver de belles surprises prochainement...
CULTIVER UN POTAGER SANS ENGRAIS CHIMIQUE EST UN ACTE MILITANT POUR PRESERVER NOTRE ENVIRONNEMENT.